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A CONTRESENS Réédition 2024

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A CONTRESENS Réédition 2024


Spéciale 35th anniversaire


Formats : Vinyl (Couleur ambre taches noires) sous pochette gatefold et cd digipack trois volets ;


Labels : Wave Records (Brésil) et Young and Cold Records (Allemagne) .


Ref : Vinyl : W156-LP Cd: W156


Artwork relooké par Hernan Czauski à partir des images utilisées pour la pochette originale de 1988 incluant quelques modifications visuelles réalisées par Jean-Marie Noël pour la précédente réédition cd en date de 2000 (Le moine qui se suicide en front page que l’on retrouve également sur l’antiphonaire marqué du logo OMS en page 2 de l’album et du cd).

L’ordre des titres est différent de celui de l’édition vinyle originale.

A1

Les grands Orchestres

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A2

Les Sens

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A3

Prométhée

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A4

A Contresens

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B1

Las

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B2

Paulette à la Plage

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B3

J. l'Aveugle

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B4

Oraisons minimes

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Forces Parallèles

Richard

Juillet 2024

Il fut un temps où le bonheur était simple comme un coup de fil. En 2024, il est dorénavant simple comme une réédition discographique. On ne peut dès lors que remercier chaudement Wave Records le label brésilien d' Opéra Multi Steel de nous offrir enfin la possibilité d'entendre le deuxième album des Berruyers sorti en 1988. Il était en effet bien difficile sous la forme physique de se procurer aussi bien l'édition originale que sa réédition de 2000 à un prix décent. La passion, c'est bien, mais lorsqu'elle n'équivaut pas au PIB de la Suisse, c'est encore mieux pour le porte-monnaie. A Contresens est donc une nouvelle occasion délicieuse de plonger littéralement dans un monde baroque qui ne connaît définitivement ni barrière, ni contrainte.

Le projet de Bourges avec ces huit titres consolide encore un peu plus une identité qui bien que récente est objectivement déjà unique. En 1985, avec « Cathédrale », Opéra Multi Steel a ainsi exposé aux très rares auditeurs qui ont eu simplement la chance de pouvoir l'entendre un monde atypique. C'est la rencontre d'une synthpop aux effluves cold wave avec un imaginaire qui convoque entre autres imagerie religieuse du début du siècle dernier, nostalgie de l'enfance et souvenirs de ses protagonistes. Le trio devenu quatuor reprend plus ou prou les mêmes éléments mais il semble avoir voulu pousser jusqu'à ses propres limites cet univers absurde et tellement attachant.

Évidemment, et c'est peu de le dire, A Contresens a de quoi surprendre, parfois irriter mais il ne peut laisser indifférent. Il demeure même quasiment quatre décennies après sa parution difficile à décrire. Essayons quand même ! Opéra Multi Steel, c'est à priori une salvatrice autodérision soutenue par une basse typée cold bien mise en avant et des claviers tombant en cascade. Si à l'image des excellents "Les Grands Orchestres" et "Les Sens", l'ensemble parait un peu partir dans toutes les directions, l'auditeur se retrouve rapidement pris dans un tourbillon complexe de mots sibyllins et de notes enivrantes. Cette hétérogénéité qui s'exprime avec malice durant les premières années du projet est donc l'essence même d' A Contresens.

Pour être réceptif, on se doit sans doute de ne rien attendre. Le résultat sera alors assurément à la hauteur. Aux effluves simili-religieux qui accompagnent la lente procession qu'est "Las" répond le superbe conclusif "Oraisons minimes" qui épouse des contours folk incertains. Comme souvent avec Opéra Multi Steel, il faut se laisser porter, ballotter au gré des voix des frères Lopez et de celle de Catherine Marie. Le travail sur celles-ci mérite toujours une attention particulière. Ainsi, à travers le loufoque éponyme et ses effets déconcertants ou le hors-sol "Paulette à la Plage" et ses fameuses socquettes et cacahuètes se dévoile toute l'attractivité du projet. A l'image de "J.l' Aveugle", on ne sait jamais vraiment sur quel pied danser. Sérieux, kitsch, froid, pop, faussement je-m'en-foutiste, il n'est toujours pas possible d'en décliner l'identité. C'est bien tout son intérêt et le sel de l'ensemble.

Opéra Multi Steel offre donc avec A Contresens un album déconcertant et inclassable. Les années 80 si souvent décriées pouvaient aussi proposer des choses à la fois étranges et accessibles. Écouter cet opus, c'est s'offrir un grand bol frais de liberté artistique et comprendre également pourquoi le groupe de Bourges dans les mondes sombres est culte. Essentiel, tout simplement.

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