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D'UNE PIERRE DEUX TOMBES

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D'UNE PIERRE DEUX TOMBES

Format : vinyl et cd 

Labels : Meidosem Records et Wave Records (Vinyl) Wave Records (cd) 

Référence : Vinyl SEA 016 LP / W115 LP Cd : W115 

Année de sortie : 2021 


Illustration pochette : Stèle funéraire du cimetière des Quatre Nations à Caen représentant un pleurant. 

Design : Hernan Czauski 

Enregistrement : The Station, Savigny-en-Septaine


Tracklist album vinyl: 

  • Face A /L’Annonce - Intercession - La Nuit des Doutes -Cimeterre 

  • Face B / Jardin du Souvenir - D’une Pierre deux Tombes -Saint-Siège  L’Après-Mort 

1

L´Annonce

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2

Intercession

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3

Jardin du Souvenir

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4

Cimeterre

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5

La Nuit des Doutes

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6

Ars-en-Ré

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7

Ainsi de suite

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8

Les Immortelles

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9

D'une Pierre deux Tombes

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10

Saint-Siège

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11

Sérum de l´Humanité

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12

L’Après-Mort

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Forces Parallèles

Richard

Mars 2022

Opéra Multi Steel pourrait s’apparenter volontiers à un petit jardin secret dont l’entrée serait jalousement gardée alors qu’elle ne demande assurément qu’à être découverte en fait par le plus grand nombre. Il est un précieux projet sur lequel le temps semble définitivement ne plus avoir de prise. Le trio originaire de Bourges et qui a débuté son histoire au début des années 80 a réussi à faire de ses souvenirs intimes des thèmes non pas exclusifs mais totalement ouverts. Le combo par la qualité de ses mots a donné au particulier un caractère universel. « D’une Pierre deux Tombes » ne déroge aucunement à cette règle qui est l’essence même des Berruyers. Ce douzième album a en effet pour thème principal la mort.

Quoi de plus personnel en effet et en même temps de plus universel que la perte ? Il s’agira en l’occurrence de celle de la maman de Catherine Marie et de celle des frères Patrick L. Robin et Franck Lopez, décédées toutes deux en 2018. Cette appartenance à un univers unique, à ce jardin secret ouvert, je l’avais déjà ressentie un samedi gris de mai 2011 à Cherbourg lorsque l’essentiel Stanislas Chapel de l’association Trinity avait organisé un concert d’OMS. Catherine Marie avait débuté cet excellent set de deux heures trente par une petite distribution de bougies aux spectateurs. Un peu comme si l’auditeur se devait d’entretenir la flamme fragile de ce fascinant ensemble. Ecouter Opéra Multi Steel, c’est indéniablement prendre une part active dans ce processus de transmission. Face au deuil comme pour se rassurer et nous-aussi par la même occasion, le trio expose à l’auditeur ce qu’il fait de mieux depuis ses origines.

A travers douze titres, le combo propose de nouveau son intéressante synth-pop, à la fois grave et joueuse, teintée volontiers d’effluves médiévaux. A ce monde étrange, viennent s’allier des mots déstabilisants et sibyllins. La source particulière qui irrigue ces quatre décennies artistiques n’est pas encore tarie.

Dès les premières secondes de l’excellent et introductif « L’Annonce » sur un rythme effréné que rien ne semble pouvoir arrêter s’entrechoquent synthétiseurs et lexique bien rare en chanson hexagonale (« Salem, Golem, Carême ou Baptême »). C’est tout simplement encore une fois savoureux. Si l’atmosphère générale pourrait légitimement être plombante à l’image de l’émouvant et pesant « L’Après-Mort » aux airs de procession funèbre, Opéra Multi Steel n’en oublie pas comme à son habitude son humour et son ton décalé. Aussi ne faut-il pas être surpris par l’entêtant « Sérum de l’Humanité », quand l’inquiétant Ron Perlman (aka Salvatore dans le Nom de la Rose d’Annaud) vient ponctuer le morceau avec ses cultes « Penitentia agite ».

Opéra Multi Steel par cette dérision certaine adoucit sans doute partiellement ses maux. Mais le propos n’en demeure pas moins toujours sincère et naturellement touchant. La belle trouvaille de la pendule à coucou qui ponctue par exemple certains titres rappelle avec une désarmante simplicité que si le temps passe, les souvenirs et les êtres chers, eux, subsistent. Certaines ambiances rappellent aussi que le groupe vit le jour aux premiers balbutiements des vagues froides. Ainsi le très New Order  « D’une Pierre deux Tombes », relevé par la voix persuasive de Catherine Marie, ou l’introduction cold wave de « Ainsi de Suite » givrent pendant quelques instants l’ensemble. Les mots reprennent rapidement le dessus et, à l’image de « Saint-Siège » et de son orgue discret, confèrent une chaleur évidente qui atténue la mélancolie drapant chaque morceau. Il les aime, ces mots, le trio. Ils sont malaxés, triturés. En les faisant danser de cette sorte, ils deviennent un instrument à part entière qui s’emboite parfaitement par exemple avec ces puissants claviers et autres flûtes (le superbe « La Nuit des Doutes »). Le deuil se fait ainsi moins noir.

J’ai souvent évoqué dans mes chroniques le caractère passionnant des univers sombres. Opéra Multi Steel avec « D’une Pierre deux Tombes » en est encore une fois un très bel exemple. Le trio avec imagination et émotion se joue ici de la mort comme pour mieux l’apprivoiser, voire pourquoi pas en rire. Cet album est sans conteste l’une des meilleures productions de ce groupe en tout point unique.

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