Chambre froide
J’attends depuis longtemps face à ce réverbère,
Au milieu de milliers d’autres aussi,
Qui défilent doucement sans que le fond ait l’air
De s’avancer ou de bouger cette nuit...
Plutôt ce soir car, là encore, ma vue baisse,
S’étouffe et s’enrhume aux contours.
Je ne discerne que des formes vagues mais claires d’effroi
Dans cette obscurité, fuite du jour...
Pourquoi ne pas aller se glisser dans la Chambre Froide ?
Il n’arrivera rien à ce car ce soir encore...
Le car empli dans lequel je voyage
D’une station à une autre station depuis trois heures...
Une heure par ligne, une heure par là,
Une heure qui ne s’écoule pas...
Je ne veux pas en sortir maintenant,
Laissez-moi encore un instant
Parmi les becs et les pattes aux ergots,
Dans cette batterie de rage mobile...
Pourquoi ne pas aller se glisser dans la Chambre Froide ?...
Ce titre figure sur