Et par-delà les Blés
C’est là dans votre gare aux traverses anciennes
Aux voyageurs assis dont les âmes d’été
Se plaisent à guider nos marches incertaines
Que nous goûtons toujours la joie de vous trouver
C’est là dans votre gare, aux moissons qui reviennent
Que nous venons guetter, l’ombre de tilleuls, hantée
Par l’aveu retenu de trop d’amours lointaines
De retours attendus et de départs volés
Et par-delà les blés, courant la prétentaine,
Sans jamais vous laisser, par l’orage, griser
Essaimant votre soif aux plus vertes fontaines,
Vous mêlerez vos pas : vos nouvelles années…
Sur les quais aujourd’hui, nous laisserons la peine
Aux merles de passage, au feuillage bercé.
Nous ferons les cent pas, ou bien, à perdre haleine,
Nous porterons nos chants sous la voûte étoilée.
Ainsi de votre gare, jusqu’à la fois prochaine,
Comme un songe secret nous scellerons, cachés,
Les faunes et parfums qui parfois se promènent
En bordure de voie près d’un abri laissé…
Et pour dernier accueil, il restera gravé
Comme le nom précieux d’un être tant aimé…
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